R.-M Moreau et A. El Jabri
Le 15 avril 2013, fait rarissime, la chambre criminelle de la Cour de cassation, réunie en Cour de révision, a annulé les condamnations d’Abdelkader Azzimani et Abderrahim El Jabri.
A l’origine, en dépit de leurs protestations d’innocence, sur un dossier extrêmement contestable car vide de preuve, après un procès singulièrement partial et orienté, Abdelkader Azzimani et Abderrahim El Jabri avaient été condamnés en 2003, par la cour d’assises de l’Hérault, à une peine de vingt années de réclusion criminelle pour le meurtre en 1997, à Lunel, d’un dénommé Abdelaziz Jhilal dit Azouz (les sentences vont scandaleusement être confirmées en 2004 par la cour d’assises d’appel des Pyrénées-Orientales)...
Les familles des accusés, convaincues de l’innocence des deux hommes, avaient mandaté Roger-Marc Moreau pour qu’il procède à une contre-enquête judiciaire en vue de la manifestation de la vérité.
Le résultat des investigations conduites par ce dernier ayant permis de démontrer la non-implication des intéressés, une requête en révision avait été initiée en 2008 et un complément d’information avait été ordonné. Cela avait permis à la défense de déposer des demandes d’actes, dont une nouvelle analyse de l’ADN découvert sur la scène du crime ainsi que son inscription au F.N.A.E.G. (Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques).
Cette procédure va permettre d’identifier, en 2011, les véritables meurtriers (qui ont été condamnés depuis lors), et le 02 juillet 2012, la commission de révision des condamnations pénales a renvoyé Abdelkader Azzimani et Abderrahim El Jabri devant la Cour de révision qui annulera leurs condamnations le 15 mai 2013.
Après ce chemin de croix judiciaire, pour être définitivement et officiellement réhabilités et ainsi pouvoir être indemnisés, les deux hommes vont maintenant être jugés de nouveau, cette fois-ci devant la cour d’assises du Gard du 30 juin au 03 juillet 2014.